Se faire mal est une pratique courante dans notre société

Qu’est-ce que se faire du mal pour toi ?

Pourquoi ?

  • Travailler dur
  • Fumer
  • Courir un marathon
  • Suivre un régime
  • Ne pas suffisamment dormir
  • S’entraîner excessivement
  • Ne pas faire d’exercice du tout
  • Se percer (faire du piercing)
  • Boire de l’alcool
  • Marcher avec des talons hauts
  • Se tatouer
  • Ne pas manger sainement
  • Pratiquer l’alpinisme
  • Vivre avec quelqu’un qui vous insulte
  • Faire du skate
  • Du ballet
  • De la chirurgie esthétique
  • Faire du sexe sans protection
  • Porter un corset
  • BDSM
  • Jeûner
  • Faire un boulot qu’on déteste
  • Conduire dangereusement
  • Se bagarrer
  • Pratiquer le saut en parachute
  • Le Base Jump
  • Entreprendre une psychanalyse
  • Travailler même quand on est malade
  • S’épiler (à la cire… etc.)

Savais-tu que beaucoup de personnes s’auto-blessent ?

Personne ne sait exactement combien de personnes se blessent elles-mêmes. Beaucoup gardent leur automutilation secrète. Mais nous savons de façon sûre que tu n’es pas seul. Beaucoup de personnes s’automutilent. Tous types de personnes : hommes, femmes, jeunes, vieux…
Ça peut aider d’entendre parler des expériences d’autres personnes.
La douleur fait partie de nombreuses traditions culturelles et religieuses dans le monde et tout au long de l’Histoire. Le chapitre Rituels en donne quelques exemples. Même si toutes ces traditions ne sont pas bénignes, leur existence prouve que l’automutilation n’est pas aussi étrange ou extraordinaire que certains voudraient le croire.

Tu peux écouter l’interview de Ruta Mazelis (en anglais). Elle s’est coupée pendant de nombreuses années et parle de comment c’était.
http://www.madnessradio.net/madness-radio-ruta-mazelis-cutting-edge-self-injury-9-27-06
Il y a des gens sur les forums du projet Icarus qui s’automutilent ou l’ont fait dans le passé. Ils parlent de leurs expériences et partagent leurs astuces. Tu peux lire ces messages ou t’inscrire pour publier tes expériences.
http://www.theicarusproject.net/forums/viewforum.php?f=113 (forum francophone)

Tu trouvera aussi de nombreux témoignages et contributions de personnes qui s’infligent des violences (self-inflicted violence) sur le site de Ruta Mazelis. Notamment dans les archives de la newsletter The Cutting Edge :
http://healingselfinjury.org/archivedissues.html

Voici quelques unes des choses que les gens du projet Icarus ont écrit :

Savez-vous quels sont les 3 types de populations chez qui l’automutilation est le plus courant ?

  • Les animaux en captivité.
  • Les prisonniers.
  • Les jeunes femmes victimes d’abus, en particulier de viols.

J’étais persuadée que j’étais moche et ça m’a conduit à l’automutilation… Je m’automutilais aussi parce que j’avais peur de ma sexualité.

C’était une chose simple et claire sur laquelle je pouvais me concentrer pendant une courte période de temps qui me ramenait dans le présent. Ça dissipait le brouillard et à partir de là je pouvais me purger — pleurer, crier, peu importe — et ensuite m’endormir.

Ce fût une expérience vraiment difficile. Comprendre ce que je faisais et que je le faisais pour prendre soin de moi (ce qui est sans aucun doute une BONNE chose !) fût utile. Me forcer à arrêter ne le fût pas.

Saviez-vous que presque toutes les cultures au cours de l’histoire de l’humanité ont utilisé la douleur et le fait d’infliger de la douleur (souvent auto-infligée ou infligée par des membres de la famille/des dirigeants religieux) comme rite de passage, cérémonies de guérison (à la fois physique et spirituelle) et cérémonies religieuses?

Je me demande encore quelle est la différence entre modification corporelle et automutilation – y’a-t-il une différence ?
Je ne suis pas si sûre que demander à un étranger de frotter de l’encre contre une plaie ouverte pour 150$ soit plus acceptable que de me couper à la maison gratuitement.

Je me coupe pour essayer de me contrôler et pour générer des émotions pendant les périodes où je dois gérer mon propre silence.

Le comportement d’auto-blessure a lieu dans un état « dépersonnalisé » où le sujet est émotionnellement séparée de sa conscience d’elle même. Alors qu’il est communément associé au trouble de la personnalité borderline, le comportement d’auto-blessure arrive à toute sorte de personnes.

 

Ce que des filles du Young Women’s Empowerment Project (YWEP) disent :

Certaines filles considèrent aussi le fait de se couper ou de se blesser elles-mêmes comme une forme apaisante de self-care. Cela nous a
amené au YWEP à renommer ce que certaines personnes appellent « auto-blessure ou auto-mutilation ». Nous l’appelons maintenant
« Auto-blessure de Résistance ». Nous l’appelons ainsi parce que de nombreuses filles qui participent au Girls Fight Back Journal ont dit
qu’utiliser l’auto-blessure de manière contrôlée était une pratique importante pour tenir le coup. Des filles disent qu’elles ne faisaient pas ça pour se blesser, elles écrivaient qu’elles le faisaient pour se sentir mieux.

De nombreuses filles ont écrit des histoires de modification corporelle, comme se faire à elles-mêmes et à des amies des tatouages et des piercings. Des personnes interrogées parlaient de se réapproprier leur corps à travers la modification corporelle. « La modification du corps peut signifier l’autonomie du corps pour les filles » selon une participante au journal. D’autres filles écrivaient sur les formes plus compliquées d’auto-blessure comme se briser des os ou se faire des entailles ou des brûlures sur leur peau. Plutôt que de juger cela comme « mauvais » ou « dangereux », nous avons décidé d’utiliser la réduction des risques comme une manière de le comprendre. Nous avons respectés le fait que ces filles aient écrit ces histoires d’auto-blessure de résistance dans la section « comment guéris-tu ou prends-tu soin de toi ?» de notre journal.

Il est important de se souvenir que chacune utilise l’Auto-blessure de Résistance pour différentes raisons.
Par exemple, l’Auto-blessure de Résistance a été vue comme une manière pour des filles d’avoir le contrôle de leur propre corps. Une
fille parlait de son auto-blessure de résistance comme étant quelque chose qui lui donnait de la force. Parce qu’elle se blessait elle-même
plutôt que quelqu’un.e la blesse. L’Auto-blessure de Résistance peutêtre une manière de prévenir ou de sortir de la dissociation. Certaines
filles disaient que cela pouvait être une manière de gérer les moments où sont ravivés des souvenirs difficiles parce que cela te ramène dans
ton corps et dans le moment présent.

 

Pour en savoir plus

Cette article est extrait de la brochure « SE FAIRE MAL » (Hurting Yourself) disponible ici:

se faire mal cover2 56 pages couleurs en PDF (762 kB)

ou téléchargez la Version en noir et blanc

 

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