Rendre visibles les blessures

regarderguerir

Imagine différents types de blessures
. . . . . . . .

. . . . . . . .

. . . . . . . .

Quelles sont celles qui « comptent » comme blessures et celles qui ne comptent pas ?

. . . . . . . .

. . . . . . . .

. . . . . . . .

Qui va décider si une blessure compte ou pas ?

. . . . . . . .

. . . . . . . .

. . . . . . . .

 

Est-ce qu’un.e enfant t’a déjà montré fièrement un pansement multicolore ?

Ou insisté pour en avoir un, même pour la plus petite égratignure ?

N’as-tu jamais laissé une dédicace sur le plâtre d’un.e amie ?

As-tu déjà demandé à quelqu’une comment elle s’était fait telle cicatrice ?

Alors tu sais que la visibilité joue un rôle dans la manière de traiter le fait d’avoir été blessé.e.

 

Les blessures physiques peuvent être visibles de différentes façons :

• marques rouges
• membres manquants
• gonflements
• paralysies

De la même façon, prendre soin / faire face / guérir peut avoir une expression visuelle :

• bandages
• bandages plâtrés
• croûtes
• cicatrices
• points de suture
• béquilles

Mais comment rendre visibles ces blessures là ?

• promesses non tenues
• dissociation
• espoirs brisés
• pertes
• relations brisées
• défaites
• occasions perdues
• changements
• mauvais choix
• peurs
• déceptions
• confusion

Comment soigner les blessures invisibles ?

Comment en parler ?

Comment les commémorer ?

Comment exprimer qu’elles ont fait ce que nous sommes aujourd’hui ?

Comment visualiser la guérison ?

L’automutilation est généralement vue comme une réponse à un traumatisme. Mais quand un traumatisme ne peut pas être exprimé, d’autres formes de communication deviennent nécessaires. En tant que communication gestuelle, l’auto-mutilation peut réorganiser et stabiliser le monde de la victime de traumatisme, donnant une voix à la peau quand la véritable voix est interdite.

Janice McLane, The Voice on the skin (1996)

Penser à la chirurgie placebo

La chirurgie placebo consiste à couper de la peau, des tissus et même des os, tout comme dans la véritable chirurgie, mais sans réaliser un véritable
objectif chirurgical. Dans de nombreux cas les personnes iront mieux, exactement comme si elles avaient reçu une véritable opération de chirurgie.


 

Réduire les risques

Réduire les risques signifie qu’il y a des façons de prendre soin de toi, même si tu penses que tu ne peux pas ou ne veux pas arrêter un comportement potentiellement risqué. Si tu bois de l’alcool, par exemple, tu peux t’assurer de ne pas conduire en même temps. Si tu prends des drogues, tu peux t’assurer d’utiliser des aiguilles et des seringues propres. L’idée est de réduire les risques autant que possible tout en préservant les effets désirés.
Même en voulant te faire mal tu ne souhaites peut-être pas te causer des dommages permanents. Il y a plein de manières de réduire les risques quand tu te blesses. Ce qui va marcher pour toi dépend de quel aspect de l’expérience est le plus important pour toi. Par exemple :

Si la douleur est le plus important, il existe de nombreuses façons de sentir la douleur qui pourraient peut-être causer moins de dommages à ton corps que ce que tu pratiques maintenant.

Si le saignement est le plus important, tu peux t’assurer de ne pas sectionner une artère, de sorte que ça ne devienne pas une question de vie ou de mort. Si tu te coupes, tu peux utiliser un couteau ou une lame propre et éventuellement désinfecter ta peau (avec de l’alcool par exemple).
Si ce sont les marques sur ta peau ou les cicatrices le plus important, tu pourrais essayer de voir si le fait d’écrire ou de peindre sur ton corps t’aide ou peut-être de te faire tatouer ou percer ou d’autres transformations corporelles. Certaines personnes disent qu’elles aiment modifier leurs corps, le personnaliser pour s’y sentir à la maison.
Tu peux aussi réduire les risques en prenant soin de toi après t’être bléssé.e. Tu peux calmer, désinfecter ou bander tes blessures. Tu peux dormir ou te reposer. Si besoin, tu peux aller aux urgences.
Souvent les personnes sur place ne peuvent pas comprendre, et ils peuvent te mettre en hospitalisation pour quelques jours, y compris contre ta volonté. Mais être intimidé par les urgences ne devrait pas t’ empêcher de prendre soin de toi lorsque les dégâts sont trop importants pour y faire face toi-même.
Si tu autorises quelqu’un d’autre à te blesser, mettez vous toujours d’accord sur un mot de sûreté qui signifie : Stoppe immédiatement !
Tu peux essayer de remplacer entièrement le fait de te faire mal par de l’exercice ou de la relaxation ou quoi que ce soit qui fonctionne pour toi.
Peut-être que la section « Comment prends-tu soin de toi ? » te donnera quelques idées.

Idées pour réduire les risques:

• Tirer et lâcher un élastique sur ton poignet
• Tu peux obtenir une sensation de brûlure avec une pommade qui contient de la capsaïcine (composant actif du piment)
• Mordre dans un piment
• Tenir un glaçon dans ta main ou sur votre corps
• Utiliser un bracelet slap (ou snap)
• Prendre une douche chaude (mais pas brûlante)
• Prendre une douche glacée
• Laisser couler de l’eau froide sur ses poignets
• Ecrire ou peindre sur sa peau
• Se mettre du scotch autour du bras (attention à ne pas couper la circulation du sang!)
• S’exfolier (par exemple avec du sel ou du marc de café)
• Se faire un tatouage (au hénné)
• Se faire faire des piercings
• Désinfecter sa peau avant de se couper
• Utiliser des couteaux/lames propres
• Particulièrement : n’utilise pas d’objets ayant été en contact avec le sang de quelqu’un d’autre pour te couper ou te percer
• Épile ton corps
• Essaye plusieurs techniques de base (voir la section auto-soin)
• Les pommades avec de l’héparine peuvent aider pour les bleus [echymoses] – ne pas appliquer sur des blessures ouvertes !
• Si tu as besoin d’une sensation de brûlure – as-tu déjà essayé la cire chaude ? Elle provoque une piqûre sans causer trop de
dégâts. Ne pas utiliser de la cire d’abeille, car elle a un point de fusion élevé (64°C – ça ne paraît pas énorme mais la cire reste un moment sur la peau en adhérant ce qui peut causer plus de dégâts que le contact direct avec une flamme, et la cire proche de la flamme est encore plus chaude). Certains sex-shops vendent des bougies spéciales avec un faible point de fusion qui pourraient te convenir. Comme elles risquent
d’être chères, tu peux essayer de trouver des bougies à la paraffine avec un point de fusion plus bas (45°C). Les tutoriels BDSM pourraient te donner plus d’infos.
• Chercher une aide médicale pour tes blessures si nécessaire.

 

Cet article est extrait de la brochure: SE FAIRE MAL (Hurting Yourself)

Téléchargeable ici: SE FAIRE MAL 56 pages PDF couleurs

et là: SE FAIRE MAL 56 pages PDF noir&blanc

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *