Section IV : Transformer nos communautés
Par où commencer pour s’attaquer aux oppressions dans nos communautés ?
Nous pouvons commencer par en parler. Il y a de nombreux effets positifs à parler de l’oppression dans nos communautés. Par exemple :
Quand nous comprenons et conscientisons ce qui est réellement en train de se passer, et pourquoi, nous pouvons le cibler et commencer réellement à résoudre les problèmes. Il n’y a aucun bénéfices – que des coûts – aux inégalités.
Les gens sauront qu’il·les ne sont pas seul·es.
Si nous ne l’explorons pas, nous laissons ça aux autorités et leur point de vue est certes important, mais limité. Si nous l’explorons, nous avons une chance de réduire la folie et l’oppression, de nous améliorer personnellement et collectivement.
L’oppression doit d’abord être comprise pour pouvoir lutter contre. La communauté dans son ensemble doit comprendre comment l’oppression est générée par des groupes et dirigée contre les individus de la communauté.
Parler de ces problèmes de manière safe ne peut avoir qu’un effet positif sur chacun·e
Ça nous rapproche : on peut approfondir comment mieux soutenir les personnes avec des émotions ou des comportements qui perturbent leur vie.
En explorant ce que signifie l’oppression, nous accédons à davantage de compassion. Les gens ont tendance à déshumaniser ce qu’iels ne comprennent pas.
C’est avantageux pour tout le monde car, en devenant mieux conscient de sa souffrance chacun·e est susceptible de sortir de l’ombre, rejoindre des projets ou en créer de nouveaux pour à terme éradiquer toutes formes d’oppression.
Dénoncer des situations d’oppression aide les individus à se forger un sentiment de justice. Cela permet à la communauté de percevoir l’oppression et d’y mettre fin.
Faire le travail. S’auto-éduquer. Les gens ont besoin de s’éduquer, d’en parler, être ok avec le fait de ne pas se sentir à l’aise.
S’engager dans des luttes sociales. Contribuer à sa manière, que ce soit en manifestant dans les rues ou en envoyant des courriers.
Signer des pétitions.
Prendre la parole à des réunions du conseil municipal.
Interpeller les autorités publiques.
En parler autour de vous, transmettre vos ressources.
Mettre fin au silence. En parler. Le nommer.
Montrer du soutien.
La visibiliser: en parler à nos ami·es.
Ne pas avoir peur d’en parler avec franchise.
Être réactif·ves face aux « -ismes » et aux phobies dès qu’elles se montrent.
Être un·e bon·ne allié·e.
Contribuer à faire savoir qu’on est là, dans sa communauté.
Apprendre à ses enfants que les parents LGBT sont comme les leurs et que les sans-logis sont des êtres humain·es.
Les gens peuvent s’informer elleux-même sur le PTSD et comprendre que ça fait partie de la personne que je suis, et iels m’apprécieront d’autant plus pour qui je suis ; moi, et les autres personnes qui en souffrent.
Intervenir quand tu es témoin de harcèlement.
Proposer à d’autres personnes de faire des actions, avec toi et en groupe. Militer peut être un bon moyen pour s’informer sur les oppressions, la notion de privilège, le racisme, le classisme, etc.
Soutenir les familles dans nos communautés. Rendre les espaces inter-générationnels pour inclure les enfants et les plus âgées.
Soutenir les luttes des personnes sans logis à avoir le droit de gérer leur pauvreté. Elleux peuvent te proposer de les aider en tant qu’allié dans un cadre qui leur convient, pour lutter ensemble contre leur stigmatisation et pour relayer leurs propres discours sur leurs luttes.
Je crois que la première étape est de cultiver son ouverture d’esprit, et croire que nous sommes tout·es capable de se rétablir et de changer
Participer à des actions d’envois massifs de lettre de plaintes aux grandes entreprises.
Accepter qu’il y ait d’autres personnes comme moi et que j’ai envie de les aider.
Accepter que ma créativité soit liée aux épreuves que j’ai traversé dans la vie.
Aller à des manifestations pour soutenir d’autres personnes.
Envoyer des mails et des courriers aux élu·es locaux ou nationaux.
Coller des stickers anti-racistes.
En parler autour de soi pour faire évoluer les consciences.
Cultiver sa paix intérieure, c’est indestructible.
Ce que nous avons mis e en place pour atténuer l’oppression
Brûler d’envie de changer les situations, d’amener les autres à comprendre que la vie est belle et précieuse.
Je pense que le fait de ressentir de l’oppression, m’a donnée une immense compassion et une grande compréhension.
J’ai écrit et monté des pièces de théâtre, j’ai peint et dessiné des belles images. Je n’aurais pas pu faire ces choses, si je n’avais pas traversé une telle souffrance.
Ça m’a rendu·e plus fort·e dans ma foi.
Je me suis fait des ami·es, et j’ai approfondi des relations.
J’ai pris la parole.
J’ai fait des fanzines.
J’ai participer à amorcer et contribué à plusieurs mouvements de lutte contre l’oppression.
Parfois, je pense au nombre de gens qui doivent se sentir un peu comme moi, et ça m’inspire pour écrire des zines ou de la fiction. Penser qu’il y a cette audience que je ne connais pas et qui accorde peut-être de la valeur à mes mots.
Je me suis senti·e accepté·e dans une communauté qui valorise les gens pour qui il·les sont.
J’ai ressenti une libération en commençant à m’accepter entièrement.
J’essaye d’impliquer d’autres usager·es/survivant·es dans la création d’un groupe centré sur des conceptions alternatives de la santé mentale et du bien-être et sur des actions politiques pour opérer des changements au niveau systémique.
Le seul « remède » face à l’impuissance est l’activisme social et politique – ma seule préoccupation est de prendre soin de celles et ceux qui crisent ou s’effondrent et ne trouvent pas de communauté de soutien. Nous devons travailler là-dessus en tant que communauté.
J’ai appris à renforcer mes chakras et mon aura afin de ne pas être bombardé·e par l’énergie négative des autres.
Je fais passer en priorité ma santé, ma sécurité et l’expression de ce que je suis.
J’essaie d’être quelqu’un·e de bien avec les autres, d’être la meilleure personne que je puisse être pour rendre le monde plus supportable.
Je ressens un besoin intense de tout changer, ou au moins de remuer tout ça.
J’ai tendance à philosopher dans le confort de ma chambre, aller prendre l’air, et écrire de la poésie pour honorer de tels sentiments et pas partir complètement en burn-out.
Je m’organise avec d’autres afin de nous rendre plus fort·es pour surmonter/vaincre nos oppressions.