Section II : Les effets de l’oppression
Comment l’oppression affecte nos sentiments ?
Certain·es d’entre nous se sentent :
En colère
Agité·e
Énervé·e
Épuisé·e émotionnellement_
Enragé·e
Triste
Désespéré·e
Désolé·e
Sans défense
Impuissant·e
Honteux·se
Inquiet·e, Préoccupé·e
Embarrassé·e
Frustré·e
Inutile
Anxieux·se
Trahi·e
Confus·e
Isolé·e
Épuisé·e physiquement
Rebel·le
Vide
Humilié·e
Méfiant·e
Contrarié·e
Découragé·e
Désorienté·e
Sur la défensive
Indigné·e
Impatient·e
Hostile
Tendu·e
Blessé·e
Désabusé·e
Aliéné·e
Comment l’oppression agit sur nos comportements ?
Voici quelques manières que nous avons de le décrire :
Je me cache
Je mange trop
Je suis incapable de manger
Je dors trop
Je fais de l’insomnie
Je devient violent·e
J’ai besoin de distance physique avec les gens
Je fais n’importe quoi
Je deviens soumis·e
Je deviens violent·e
Je me glace
J’arrête de parler
Je bégaie
Je m’effondre émotionnellement
J’arrête de prendre soin de moi
Je fais des cauchemars
Je deviens passif·ve agressif·ve
Je cherche à me venger
Je deviens effrayé·e par l’avenir
J’ai l’impression que ma vie se désagrège
Je fais de la dissociation
Je me replie
Je bats en retraite
Je m’évade dans un monde imaginaire
Je fais des convulsions
Comment l’oppression nous rend malade ?
Voilà quelques manières que nous avons identifié :
J’ai tenté de me suicider_
J’ai des pensées suicidaires
J’ai des attaques de panique
J’ai des migraines
J’ai mal au ventre
Je traverse une dépression
Je ressens de l’anxiété et de la paranoïa
J’ai des pensées négatives persistantes
J’ai des vertiges
J’ai développé des troubles alimentaires
J’abuse de l’alcool et/ou de drogues
Je fais des cauchemars
J’ai un sommeil perturbé
J’ai développé un ulcère
Tous mes symptômes s’amplifient
Peur et paranoïa des soins médicaux
Je me blesse moi-même
Je me hais
Je fais de l’insomnie
Ça déclenche des épisodes maniaques
Je vis avec un syndrome de stress post-traumatique
Je deviens « délirant·e »
Je deviens « psychotique »
Je fais de la dissociation
Je fais de l’eczéma
Je développe des comportements compulsifs
J’ai des comportements obsessionnels
Je suis déprimé·e
De quelles façons les micro-agressions compromettent-elles notre bien-être ?
Voici comment certain·es d’entre nous décrivent ce que ça leur fait :
Honte de soi
Palpitations cardiaques
Je suis vraiment bouleversé·e ou agité·e
Je suis excessivement aggressif.ve
Je me blesse moi même
J’ai peur
Je suis frustré.e
Je me sens triste et les souvenirs
reviennent par vagues
Je suis distrait·e et ne peux plus me concentrer
Je deviens inefficace
Je suis anxieu·se
J’ai des pensées intrusives
Acouphènes
Bouffées de chaleur
Flashbacks
Agitation
Crainte
Tristesse
Anxiété
Hyper-vigilance
Accélération du pouls
Colère
Désorientation
Vertiges
Nausées
Tremblements
Comment l’oppression affecte la manière dont on se perçoit ?
Je me sens vraiment mal dans ma peau
J’ai l’impression que je ferais mieux de ne pas être là
Je deviens égocentrique
Je suis en colère contre moi-même
Je me déteste
Je me surprends à montrer un idéal de moi, plutôt que d’être honnêtement moi-même
Je remets en cause ma capacité à atteindre des buts.
Je me demande si je connaîtrais le bonheur un jour
Je ne crois pas que je mérite d’être aimé·e
Je me sens si abattu·e
Je me demande si je ne fais pas tout de travers, ce qui m’amène rapidement à me sentir encore plus mal.
Je me sens à distance de moi-même, fracturé·e et incertain·e face à l’avenir.
Je me sens dissipé·e et indifférent·e
Je m’en veux
Je pense : »Je n’aurais pas du faire ça_! »
ça rend difficile de se sentir fort.e et important.e dans le monde
Chaque fois que ça se produit, je dois reprendre du début la relation avec moi-même.
La honte et la haine restent en moi, c’est très dur de passer au travers, de les dépasser
J’observe mon esprit tourbillonner avec colère, culpabilité, frustration
Je doute de moi
Je me sens désespéré·e et incapable de dépasser de vieilles blessures
Je ne peux pas faire face à l’idée de blessures à venir
J’ai des moments de bascule et des « décalages » qui, de l’extérieur, peuvent
ressembler à des sauts d’humeur, mais n’en sont pas.
Je me bats régulièrement contre la haine de soi et la honte
Je perds confiance en ma capacité à interagir avec les autres et à les juger
J’ai l’impression d’avoir moins de valeur et d’être inférieur·e à mes pair·es
Je me sens souvent étrangèr·e à moi-même
Quelles sont les conséquences sociales de l’oppression ?
Elle peut affecter nos relations avec nos ami·es, famille et partenaires ainsi :
Ma famille ne me parle pas
Je m’isole
Après que j’ai commencé à parler de ce que je vivais, ma famille a commencé à me traiter comme un·e moins que rien et à me dire que j’étais égoïste
Les ami·es qui ne comprennent pas l’oppression ne me connaissent pas pleinement parce qu’iels n’ont pas cette dimension de moi-même
Je dois lutter avec mes réactions intériorisées et conditionnées, que j’ai par rapport au sexe et qui m’alertent du style « danger, tu es entrain d’être manipulé·e » pour pouvoir en faire l’expérience autrement (je veux dire positivement) ou même, juste en faire simplement l’expérience
Je suis plein·e de ressentiments
Je me déchaîne avec colère contre ma famille et mes ami·es
Cela me rend méfiant·e
J’ai du mal à me faire confiance et à faire confiance à d’autres
Cela rend la communication très difficile
Cela me rend mal à l’aise dans des situations en groupe
J’ai des difficultés à socialiser et à exprimer de l’affection envers les autres en me sentant en sécurité
Parfois j’agis comme si j’étais opprimé·e dans mes relations, même lorsque je ne le suis pas
Cela peut affecter l’ensemble de notre communauté de ces manières :
Je m’isole
Je suis coupé·e du monde excepté de mes pair·es
Mes cercles de relations sont réduits et je n’ai pas de relations avec des personnes que j’ai connu quand j’étais plus jeune
Parfois je réalise que je prends beaucoup de temps pour faire des choses que d’autres personnes pourraient considérer comme étant de la communication de base
Je limite l’intensité de mes relations aux personnes autour de moi dans les espaces publics et dans la communauté à cause de mon manque de confiance et de la peur de ne pas être accepté·e ou respecté·e
J’ai toujours du mal à croire que je serais accepté·e et que des gens me feront confiance
Je n’ai pas l’impression d’appartenir à ma communauté
Mes interactions sont limitées et superficielles. Je mets un masque et reste dans les rangs
Je ne peux laisser personne connaître mes difficultés
Je suis complètement persuadé·e que la communauté me déteste et ne veut rien avoir à faire avec moi
J’ai le sentiment de n’avoir rien à offrir, à donner ou à faire
Il est difficile de trouver une place et une manière de participer utilement à la communauté
Comment l’oppression affecte notre capacité à travailler ?
Je ne peux pas travailler quand je dors 24 heures sur 24
Les médicaments rendent plus difficile pour moi d’avoir l’air naturel·le lorsque j’interagis avec des collègues ou des camarades de classe
Je démissionne constamment, parce que certains comportements déclenchent mes phases dépressives et que je ne peux pas faire mon travail correctement
J’ai eu 42 emplois. Il m’est vraiment impossible d’en garder un.
Même en étant très compétent·e et endurant·e, avec un réseau solide, je ne peux pas rester dans un travail pendant très longtemps
Pour être honnête, je ne sais même pas comment je pourrais vraiment travailler…mais bien sûr, je ne peux pas ne pas travailler, alors c’est un engrenage douloureux sans fin
Aller au travail est le plus difficile
Essayer d’interagir avec des personnes qui ne comprennent pas et ne veulent pas comprendre me donne envie d’abandonner, alors je contiens en moi beaucoup de choses et essaie de mon mieux de trouver des emplois qui ne nécessitent pas d’interactions avec d’autres personnes
Je ne peux plus travailler. Je suspecte qu’il s’agisse d’une réaction à l’oppression
J’ai souvent une anxiété incapacitante liée à un PTSD, j’ai donc toujours des emplois à temps partiel, parce que j’ai peur de prendre trop de responsabilité
J’ai peur de faire des crises et de ne pas me sentir capable d’expliquer pourquoi je ne peux pas travailler
Comment l’oppression affecte-t-elle notre vie quotidienne ?
Cela me marginalise, ma vie est désorganisée et pathétique
Me battre contre le fait de trop manger et d’autres habitudes auto-destructrices a pris beaucoup de temps
La maladie mentale est invisible
La vie quotidienne fait affreusement souffrir
Quinze ans d’antipsychotiques pèsent lourd
Douleur constante
Être constamment en train de contenir toutes ces choses en moi
J’ai constamment le sentiment d’être « perdu·e » et suis inquiet·e
Je me réveille déprimé·e…tous les jours sont les mêmes et il n’y a rien à faire et personne à qui parler
Je suis en état d’alerte constant par rapport à la police. Je n’ai pas peur des personnes de mon quartier, j’ai juste peur de la police quand je la vois.
Je laisse tomber des trucs comme faire le ménage ou la vaisselle et me perds sur internet
Ma vie quotidienne est un défi de chaque instant pour vivre comme je l’entends, me sentir bien dans ma peau, trouver du sens, des liens et une raison de continuer à vivre
Il y a des jours où le simple fait d’avoir à sortir de mon lit me fait pleurer
Devoir quitter la maison me fait presque toujours très mal
Être responsable est difficile. C’est dur de prendre soin de moi